L'Exil
Le voyage intérieur
La terre promise
Jérome
Au loin les montagnes noires
Allument un feu safranique
Qui se reflète dans les lacs obscurs
De la froide vallée de Lochnagar.
Je me lève et marche vers
Cette terre lointaine, terre promise
Par le temps qui toujours en
Mouvement me fait tournoyer
Au cours des années.
Les clôtures des bêtes
La monotonie du bétail et du paysage
La froideur et le vent glacial du pays
Me font reculer peu à peu.
Longtemps, la neige tombe
Et les braises s'éteignent aussi
Vite que le soleil dans cette grotte barbare
Demain j'arriverais au village,
Mais la marche est dure et mes mains sont glacées
Mes pieds chauffent de douleur
La terre promise s'éloigne de moi.
Au village, les gens enfermés
Dans leur brasiers ne se doutent pas de moi
Et l'espace d'une année, leur vie
S'accélère et moi reposé, je continue ma route
Les saisons se succèdent et les gens sont froids
Le soleil apparaît pour disparaître.
La lumière éclatante remplit mes entrailles
D'espoir, la vile s'approche , je ralentit
Dans la ville froide
Les cocons ne s'éclosent jamais
Et le sang coule dans les rues
Et les poubelles s'envolent dans les cieux
Pauvreté, manque de liberté, argent
Ces propos différents d'un ton monocorde
M'inspire le désarroi.
Qu'a donné la vie à cet homme assis
Si ce n'est le droit d'exister
La vie le fatigue et ses pieds sont morts.
Je n'insiste pas et pars...
Dans la ville, les rues jaunit par le sel,
Les maisons imprimées par les signes,
Les gens terrassés par leur travail
Ne regardent que la terre et attendent
Un je ne sais quoi qui les récompensera.
Dans les usines, les hommes en bleus
Ne savent plus qui ils sont,
Ils serrent, cassent, fusionnent et
Le soir vont se péter au pub du coin.
La platitude et les vallons du terrain,
Les puzzles de céréales et la rapidité du train
Au loin je distingue la même chose
Et demain j'arriverais au port.
Une année plus tard, le port est enfin là
Et les docks toujours froids
Au sud comme au nord
Grouillants d'objets froids rudes été noirs
Me conduisent au cargo vers la terre...
Dans le bateau les marchandises
Sont reines, le chef sous-fifre et les
Ouvriers sous-fifre à la place du sous-fifre
S'imbibent de gnôle
Et la vie coule comme le pétrole dans les machines.
Le soir les dîners mouvementés
Me permettent de parler aux autres.
Peter est marin, Paul est marin
Frieder est marin... Ils le sont tous
Et ne sont que ça.
De nouveaux docks
De nouveaux objets incongrus, la chaleur
Et la pression électrique céleste
M'amène dans cet hôtel crasseux,
Bientôt ce sera la terre promise...
Demain je continuerais vers cette terre...
Au loin les montagnes noires enflammées
Par le brasier du soleil couchant,
L'air frais et humide de ces grandes étendues,
Me rappelle les loin souvenirs vikings.
Si un jour, j'arrive à cette terre promise
Par la terre, le montagnes et les mers,
Au soleil froid et au sol chaud,
La verdure plate et ruisselante
Engloutissent mas pas lourds sur la terre.
Imbibé d'alcool je revois ce ciel qui
Au loin j'espère la terre promise.
Marchant depuis des heures, la civilisation
Et l'odeur safranique des villes s'éloignent
Regardant l'horizon s'éloigner
La mort n'est plus qu'un avenir.
Maintenant loin des ivresses quotidiennes
Des bassesses humanoïdes et des limites humides
Je m'intériorise loin des espoirs vitaux.
La vie n'est pas forcément à côté de moi.
Mais la passion du calme m'aspire.
Et les écrans noirs sont vite oubliés.
Imbibé d'alcool je revois ce ciel qui
Au loin j'espère la terre promise.
Les chevaliers de paille gardent la nourriture
Calmement et le ciel comme un couvercle
Laisse bouillir la naissance des fleurs.
Dans les marécages, les serpents et les pucerons
Piquent et tuent leurs proies quotidiennes.
Les dames pelées, les arbres perdus vont à jamais
Oublier les proies des rapaces féroces.
Assis sur le bord d'une fenêtre,
J'écrit des mots sans sens.
Il fait nuit et les éclairs m'illuminent,
Le silence bruyant de l'averse
M'illumine, je recherche dans
Mon âme la terre promise...
Au loin, l'orage fait rage et
Déjà la pluie s'arrête...
Où sont passés les moments lancinants
Et les langoureux vertiges
Des villes citadinisées, le calme
Revient et le seul bruit de la bougie
Qui crépite me permet de rechercher ma paix intérieure.
Dehors les bruits inconnus continuent à briser le silence
Et les grillons imperturbables sifflent de
Gauche à droite, de droite à gauche.
Les montagnes s'illuminent et
Les bruits assourdissants et sourds
Se rapprochent.
Une pause, et plus que le son de la plume sur le papier.
Pas loin une goutte tombe du toit...
Demain ce sera le jour et la quête de cette terre recommencera.
Au fond de moi je sens le temps
Qui rechargé de sa puissance
Puise sa force dans mon angoisse.
Les croisades sont loin mais la vie
Elle ne me fera pas défaut.
J'aimerai m'assoupir mais elle
Me conduit vers mon fort intérieur
Qui me guide vers
L'admiration de l'âme soeur
Qui au loin gronde...
La nuit sans lune guide mes yeux
Par le son, la senteur
Des bruits de la nuit est forte
Et la pluie apaise faisant sentir
Une odeur de fraîcheur.
Je vais aller chercher une bouteille
De vin pour apaiser ma soif...
Oh dieu, ce muscat est excellent ,
Le doux son de son bouchon a on
Dirait appelé la pluie qui revient à la charge...
Je m'absente et me confie à la nature.
Y-a-t-il quelque chose de plus que
La vie n'apprend pas...
La mort existe-t-elle, illusion
Ou allusion, peu importe la question.
Je reprend la route, sifflote un coup
Et la pluie s'arrête comme pour faire
Place aux notes de musiques indolemment posées.
L'orage grandit et bientôt il
Tourne autour de moi.
La pluie tourne et sur le parasol
S'affale comme sur un parapluie
Ironie du sort.
Les orages peuvent-ils transporter
Les hommes par delà les frontières,
N'est ce pas là le seul lien qui
Nous unissent , la terre promise
est elle si loin que je le pense..
Monde sans fin, j'aimerais
Te connaître et passer une éternité
A coté de toi mais
Le sommeil est là et la vie
Pratique m'impose la regénerence d'une famille que j'aime
Par dessus tout.
Je t'aime...
Bientôt je reprend le bateau,
Les vagues déferlantes balancent l'écume,
Et les creux et les hauts me font virevolter
Le bleu saphir sur le bateau blanc
Révèle un esprit divin, couleur d'un odyssée.
Que ferais-je là bas ...
La terre promise n'est-elle-pas déjà là.
Les alizés gonflent les voiles et
A tous les roulis ferme renverse
Le ciel azuré grisaillé.
Le vent fouette la ferraille des mats,
Construction fluide mais que la mer n'effraie pas.
La mer ne pardonne pas à ceux
Qui l'affrontent. La terre promise au loin...
Les îles, les criques calcaire blanc
Contraste la noirceur cyclonique.
De cette mer noir et fière que
Les marins sans espoir affrontent sans merci.
La nuit dans les cabines,
L'immense étendue en dehors
N'apaise pas la solitude étroites
Des puanteurs ammoniaquées des fonds de cales.
Et déjà au loin elle apparaît.
Jaune saharien divin d'un
Espace de paix qui m'apaise déjà par sa présence.
Un climat étouffant mais
Un silence renversant.
Le culte m'envahit et
Le respect des sacrifices ne m'effraie pas.
La terre promise est là
Dans ma tête et je n'en repartirais pas...
Les Croisades
Jérome
Assis devant un cognac 1812,
Je philosophe,
Mais au bout de l'exil,
à la fin des croisades,
il n'y a plus d'espoir.
Le temps est venu d'effacer,
de déchirer les papiers ;
et le spasme d'un rêve,
nier la réalité.
Je refuse la matière,
et exècre la terre.
Mais un jour, loin de l'enfer;
proche du purgatoire,
je saurais enfin si la quête,
celle du Graal est nécessaire.
J'allume une cigarette,
gratte une allumette,
dans les confins des prairies
lointaines des steppes
théorique.
Sous le volcan,
les feux rugissent.
Les pierres noires bouillonnent
et délivrent des geysers
hurlant des fréquences.
Au dessus des cieux,
les ultras noirs
pénètrent de gigaviolets.
Je gratte une allumette,
et repars aux croisades.
A travers les terres arabes,
les déserts égyptiens,
et les mers résolument bleues,
je distingue mon amour,
allongée sur une barque.
Plus belle que le visage de la lune,
et loin des tropiques étouffants
ses cheveux éblouissant allument à jamais,
mon coeur.
Loin de toutes théories,
proche du délire,
des mathématiques
allumé d'une analyse algébrique
je perds tout contrôle
et décide de m'arrêter,
pour regarder :
le temps passé.
Les vagues d'un son blanc,
retombent craquent sur les rocs,
et l'écume reflète bercée par
le chant des terres.
Une éclaircie.
En contre jour je vois,
mon amour approcher, et d'un embrasement flamboyant,
un glacial sentiment me prend.
Où sont passés les orages rutilants,
et les désirs chantant des
sphères analytiques. Mon amour est là,
tout va.
Je prends la deuxième porte à droite,
et surpris par une serrure facile,
au fond de la chambre une télé.
un rouge orangé, des bandes retombées,
rebondissantes et saccadées sur un
blanc sous-titré.
Soudain dans la pénombre une
parole :"Je t'aime".
Illusion ou allusion, un doute
puis mon amour m'étreint.
Moment intense puis repos
absolu, l'amour aurait-il des vertus ?
Je gratte une allumette,
allume une cigarette
et sifflote un brandy 1416.
Puis parmi les hauts plateaux kenyans,
observant les rites des fauves,
leurs pas s'accélérer à la vue d'un gibier,
je m'endors apaisé, le corps
contre mon corps et le sien contre le mien.
Implosé par une chaleur torride,
j'explose sous les pluies tropicales.
Une douche assommante verte,
une eau verte comme un verre,
reprend les formes physiques,
d'un pseudo-éthylique.
Une reprise de pellicule,
et loin des désirs physiques,
je reprend des photographies.
Par le train, je suis loin et
les croisades m'apprivoisent.
Mon amour à la main,
je reprend le chemin.
La quête du cyclope
les peuples se disloquent.
Et un nouvel odyssée bleu,
nous reprend tous les deux.
La recherche et la prise d'une,
citadelle disparue nous
empêchent de garder loin derrière notre passé.
Loin des discours intellos,
proches de relations préhistoriques,
au fond des siphons,
l'organisme seul obéissant,
je descend sous les mers,
les plateaux ou les terres.
Des peintures agrippées,
des couleurs éjectées,
d'un ocre rouge et
d'un bleu synthétique se souviennent
les tags new-yorkais
cataractés sur des murs
plus triste que le destin.
Le noir ivoirien et le
blanc d'oxyde magnésique,
détestent les psycho-remèdes d'aspirine.
J'allume une allumette
et gratte une cigarette et
l'horizon au loin ouvre
un marc 1715.
Une torture passe,
un dictateur tombe,
un charnier s'ouvre pourtant,
sur les étendues d'Ecosse,
une horde de cerfs s'extasient
sur une source rocailleuse
limpide comme l'eau claire.
un flûte de Pan relate les
traditions ancestrales de
vieux rites Incas et des
mélanges magiques distillent
un ouragan outremer couleur saphir.
Des monts enneigés, des dômes touaregs,
mon amour surgit par dessus les cimes,
et ces cheveux chatoyants reflètent
sur la calotte un amour fort, fort,
fort d'une citadelle inaccessible
d'une bataille non engagée et
pourtant la multitude des feuilles
ne suffiraient à mon amour pour compter les stations.
Un bambou éternel,
une neige infidèle,
un tigre de Bingale,
errant sur le désert,
attire une fois mon regard.
Plus grand qu'un dragon bleu,
il me fixe des yeux,
renifle la puanteur
de mes pieds fatigués,
puis apaisé par son frère,
qu'il vient d'avaler, il vient
s'affaler à mes côtés pour
dormir.
Je le caresse puis m'en vais
pas à pas, à travers le Gobi,
vers l'horizon noircissant.
J'allume une cigarette,
grâce une allumette
et débouche un Rhum 1854.
L'exil des croisades m'a envoûté.
Dans les jardins secrets
d'une jungle florissante,
des fleurs rouges sangs,
inspirant un parfum enivrant,
délivre mes sens d'une constellations
d'odeurs inapprivoisables,
et le blanc plein, rosé par le matin,
découvre des racines aphrodisiaques,
respirant la gaieté et la plénitude
d'une sérénité oubliée.
LA quête d'une citadelle invaincue,
revêt parfois un plein d'amour,
une envie profonde intérieure
indominatrice.
Et mon amour apparaît alors,
camouflé dans les fleurs
et ces yeux d'or ne se distinguent
d'un fauve que de l'odeur qu'à
une infinité je reconnaîtrais.
Vide de paix, remplit d'odeurs,
je distille mon amour pour que
mon amour s'endorme lentement au creux de mes bras.
Il est loin le moment
où marchant sur le trottoir
le long de la grisaille quotidienne
d'un froid polluant,
j'allais travailler.
Depuis maintenant longtemps
les blancheurs antarctiques,
les chaleurs sahariennes
et les férocités équatoriales
m'ont enveloppés de leurs magies.
Le long des marais,
dans la profonde mangrove,
des ombres dans la brumes,
rappellent les sorciers et dragons,
d'une lointaine terre inconnue.
Le sauvage quotidien
nous envahit mon amour et moi,
et le doute s'enfuyant en courant,
un espoir surgit des fond des
eaux stagnantes, un espoir désespéré
qui replonge aussitôt.
Le calme mort de la mer de Chine,
entretient un silence.
Le long des golfes clairs,
les bruits hachurés des chalutiers,
emmènent au loin des hommes,
voués à la mort.
Je m'assois et au bord de l'eau,
m'assoupis l'espace d'une série.
Je gratte une allumette,
allume une cigarette
et déguste un bourbon 1845.
Puis hissé sur hauts sommets du Tibet,
je respire un air plus profond
que les abîmes pacifiques.
Et lentement, continuellement,
je descend, zigzaguant,
les poudres blanches des versants abruptes.
Seuls les rochers font détour,
à la dérivabilité d'une courbe
plus pur qu'une parabole.
Je m'assois dans une salle,
perdue dans une mégapole,
et je visionne une pellicule,
traitée avec habilité,
par un homme pour qui,
les quiproquos font les héros.
Je m'évade et les images
me rappelle mon amour
que incessamment j'avais oubliée.
Mais le voici entré,
on devine son corps
éclairé par la lumière,
que hasardament
l'ouvreuse ballade le long
des couloirs d'accès aux
canapés du cadrage.
Je sors apaisé et mon amour et moi
errons une fois de plus
le long des quais brumeux
d'une cité reperdue.
Sous la chaleur méditerranéenne,
allongé sur le chaud gravier
je brûle peu à peu, toutes les particules
de mon coeur amoureux.
un rouge de coup, empêche
les rapports, les contacts
et éloignés de communications,
les croisades me transportent
ailleurs.
J'y retrouve mon amour,
flottant dans les airs,
son désir est le mien,
et elle me prend par la main,
me fait voltiges et vertiges
et jamais ne se repose.
Tout s'assombrit et un
éclair aveuglant me fait
sursauter. Je rêvais ? Non,
Mon amour est bien là,
au dessus de moi .
Les grandes steppes.
Un travelling infini,
tout autour le plat.
Seul au milieu de l'immensité,
les rafales de vents
glace mon sang.
le cerveau vide;
recroquevillé sur eux
les lichens luttent.
Un ciel bleu roi,
étouffe tout espace vertical.
Je marche lentement, longtemps,
longtemps vers le grand nord.
La banquise d'un calme blanc,
fissuré par la chaleur e l'eau,
telles les cases de la lointaine et profonde Afrique.
Un brouillard tombe laissant,
l'imagination d'un cauchemar s'épanouit.
Le froid est là et il chauffe mes doigts.
Je ne me souviens plus du vide,
et la terre n'existe plus dans le rien arctique.
Sur un lac,
haut perché dans les contreforts des Andes,
j'inonde ma réalité et
distille mes rêves.
Les joncs quadrillent les eaux profondes,
et les lacs se camouflent sur leurs rivages.
Perdu dans la ville,
j'adore les docks.
Senteur d'acier trempé,
intempestif rouillé des containers
et puanteur aigu des bords des fleuves,
les noirceurs de la gare de triage,
abandonnent derrière elle une
misère de couleurs.
M'es regards croisent des hommes,
écrasés par leurs passés,
blessés par leurs vies,
qui progressivement déchargent
ces bateaux sans âmes
érodés par leur long voyages forcés.
il n'y a plus de désespoir mais reste l'habitude.
Dans les hauts favellas,
les maisons de papier,
fragilisent le courage
et une sieste là-bas
me rappelle aussitôt
les torrents sud-américains.
La vie coule ici, brisée contre rocs,
déchiquetée sur les berges,
assaillie de tourbillons.
L'écume brune qui monte haut,
sur la lame de la vague,
est rabattu sans cesse,
sans dépassé jamais
l'ombre des falaises
qui plongent tel le sucre dans le café.
Mon amour dans les bras,
nous avançons vers la gigantesque baie,
pour y prendre un bain salé.
Et là contre ma peau déjà chaude,
une méduses m'immobilise
l'espace d'un long et doux câlin.
J'allume une cigarette
gratte une cigarette
et savoure un Gin 1776.
Doucement les croisades
m'abandonnent, il
est temps de revenir
de cet odyssée bleu.
Assis à une table,
Mon amour et moi,
croisons nos regards,
puis la parole surgit
tel le fauve dans la forêt
sonnante que les primates
découvrent.
Les habitudes et leurs calmes reliefs,
nous motivent pour arrêter
les croisades. Loin des abîmes,
loin des dômes, loin des forêts
et la joie d'une éternité
nous gagne,
il est temps de nous reposer.